On a tous déjà entendu ça. On est à la limite du « du tout temps l’homme… »
Le point commun de ces expressions : elles sont dites par tout le monde et interdite aux historiennes et historiens (ces gens ont des traditions folkloriques rigides que voulez vous, ça va avec la veste noire et l’écharpe rouge).
Mais ce que je sais de l’histoire des idées populaires (oui je sais des trucs comme ça, pas spécialement utiles mais rigolote, un peu comme le retro-futurisme) j’ai l’impression d’un retour en arrière.
Je vous décrit une époque :
- Prise de conscience des enjeux environnementaux
- Des prises de position contre le sexisme, l’exclusion, le racisme…
- Des initiatives isolées comme des enfants qui ne vont pas à l’école, qui grandissent en liberté, qui constitue une infime minorité mais qui est symptomatique au moins d’un renouveau des questions éducatives (positives, bienveillantes…)
- Des urbains qui quittent tous pour élever des chèvres dans le Larzac
- Des nanas qui font des bébay toute seule… bref une normalisation de truc qui avaient déjà lieu (parentalité de couple de même genre, couple de personnes de même genre…) mais ça ne fait pas de mal de le dire. Et leur corollaire : des opposants au « changement de société ».
- Une période de grande forte évolution technologique, encore un peu sous les radars du grand public, mais qui vont tout révolutionner
- Des mouvements sociaux historiques
- Peur nucléaire ou au moins d’un 3e conflit mondial
- De façon générale la peur d’un effondrement mondial* ? confirmé par des recherches sérieuses et flippantes
- Une époque où on cherche de nouveaux codes, qui correspondent mieux au monde actuel, changeant de ce fait la polarisation de la vie politique
Oui, je vous parle bien des années 1960-1970 ! (et début 80 pour ceux qui chipotent au fond ONVOUVOI)
Vous voyez le parallèle.
Maintenant je me pose des questions :
Sommes-nous effectivement dans une relative et troublante reproduction ?
Ou
Est-ce un sentiment que traversent toutes les générations à un moment donnée, donnant lieu au presque aussi sempiternel « rappel des heures sombres de notre histoire » ?
La seule chose que je sais après ce constat (que je laisse à votre réflexion) : ceux qui « cousaient à leur jeans des fils de couleurs » n’avaient pas du tout bien anticipés le monde actuel. Personne ne le peux à s’qui paraît.
Une autre chose que ça me laisse penser : même si c’est dur de ne pas céder à la panique vue les circonstances, je vais essayer de ne pas jouer les collapsologues de base. Parce que DE TOUS TEMPS ceux qui prévoient ce genre de chose se plantent (et passent pour des vieux cinglés après).
Et pour tout dire, enfin, ça me fait un peu flipper : à titre personnel ça me ferait plutôt suer que dans 40 ans on se rappelle de moi comme d’une gentille hippie qui n’a rien changé du tout, voire a tout aggravé. Qu’on me réponde « okay boomer », à raison, tellement je serai à côté de la plaque.
Décidément, le changement, c’était mieux avant !
*Bafouille écrite avant le Grand Confinement #Flippe #JsuisMediumTsé ! Là pour le coup on est dans l’inédit, et ça ne répond pas plus à mes questions.